[…] Ce texte constitue un texte préliminaire d’approche, d’analyse et d’une première tentative de faire un bilan des points spécifiques et essentiels – du point de vue épistémologique, et donc métathéorique – de la soi-disant «Théorie internationale» ou plutôt des «Théories internationales» (telles que les appellent arbitrairement leurs rapporteurs ou supporteurs). Les guillemets qui sapent les termes «Théorie» et «Théories» sont utilisés pour préparer les lecteurs au désaccord total de l’auteur avec la possibilité des diverses approches existantes et concurrentes de l’étude du devenir international, tant positivistes que néopositivistes, de revendiquer le titre de Théorie, bref, de prétendre être une «Science des Relations internationales» autonome avec des fondements néopositivistes, solides du point de vue épistémologique. […] cette approche […] pourrait contribuer à l’étude, à l’enseignement et à la recherche du devenir international, des points de vue suivants:
a) Du point de vue de l’enseignement du secteur cognitif des «Relations Internationales», de la «Politique internationale» mais aussi du Triangle cognitif «Géographie – Géopolitique – Géostratégie» dans les Facultés de Sciences politiques, économiques, ainsi que dans les Instituts d’enseignement supérieur (Universités) et les Instituts supérieurs d’Enseignement militaire (Universités militaires). Et ce parce qu’il est absolument indispensable de clarifier des notions fondamentales d’ontologie, de théorie et de méthode scientifiques auprès des étudiants de ces Facultés.
b) Du point de vue de la Philosophe de la Science, le texte […] veut rendre possible la reconnaissance – par les professionnels – d’une juste appréciation des résultats de l’application de la Théorie en liaison avec ce qui précède, ni trop tôt (période précoce), ni trop tard (période tardive). Des cas inappropriés d’application d’une théorie scientifique, la plus cohérente qu’elle soit, aboutissent à des tragédies socioéconomiques et politiques. […] Notre méthodologie de recherche se doit d’identifier, de délimiter et de prévoir (si cela s’avère statistiquement possible) la distinction de cette phase et de ces situations radicalement différentes.
c) En ce qui concerne la Méthodologie de la Recherche, le présent ouvrage essaie de contribuer à l’analyse critique des aventures de la Méthode, ou plutôt des méthodes appliquées qui ont contribué – ou non – à l’hypothèse de la recherche dans le champ théorique ou professionnel du secteur cognitif de l’étude interdisciplinaire du devenir international. La critique de ces méthodes et de leurs résultats orientent les étudiants vers de nouveaux choix ou vers une tentative d’améliorer les choix existants, en sachant toutefois que le «discours internationaliste de la vérité» n’aura pas été interprété avec précision, du moins jusqu’à leur intervention![…]
Ioannis Th. Mazis (Dr d’ État en Géographie)
Professeur à l’ Université d’ Athènes